🐝 Introduction : une filière précieuse mais fragile
À La Réunion, plus de 700 apiculteurs récoltent chaque année un miel aux saveurs uniques : letchi, baies roses, forêt des Makes, tan rouge…
Mais derrière cette richesse locale se cache une réalité préoccupante : les abeilles, véritables sentinelles de notre environnement, sont aujourd’hui confrontées à de nombreuses menaces biologiques et environnementales.
Préserver ces insectes essentiels, c’est protéger à la fois notre biodiversité, notre alimentation et notre patrimoine péi.
🕷️ 1. Le Varroa destructor : l’ennemi silencieux
Originaire d’Asie, le Varroa destructor est un acarien parasite qui s’attaque aux abeilles adultes et aux larves en se nourrissant de leur hémolymphe.
Il affaiblit les colonies, favorise les virus et peut décimer une ruche entière en quelques semaines.
👉 À La Réunion :
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Le varroa est désormais présent sur toute l’île.
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Les apiculteurs utilisent des méthodes alternatives : encagement de reines, cadres à mâles, traitements à l’acide oxalique ou formique, huiles essentielles.
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L’enjeu : maintenir une pression parasitaire faible sans dépendre des produits chimiques de synthèse.
🪲 2. Aethina tumida : un nouveau ravageur sous surveillance
Depuis 2017, La Réunion doit aussi composer avec Aethina tumida, le petit coléoptère des ruches.
Ce parasite pond ses œufs dans les cadres ; les larves se nourrissent du miel, du pollen et détruisent les rayons. Les ruches peuvent littéralement “fondre” sous l’effet des fermentations provoquées.
🧠 Les mesures locales :
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Surveillance active par la DAAF et le GDS Réunion et les apiculteurs sentinelles.
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Destruction immédiate des colonies infectées.
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Sensibilisation à la désinfection du matériel et au contrôle des échanges de reines ou d’essaims.
☠️ 3. L’impact des pesticides et de la pollution
Bien que la Réunion soit moins touchée que certaines zones continentales, l’usage de pesticides dans les vergers et champs reste préoccupant.
Les produits phytosanitaires peuvent :
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Désorienter les butineuses,
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Affaiblir leur système immunitaire,
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Et contaminer le nectar, le pollen et la cire.
🌿 Solutions locales :
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Promotion de l’agriculture raisonnée et du bio péi.
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Plantation de zones mellifères sans traitements autour des ruchers.
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Dialogue entre apiculteurs et agriculteurs pour des pratiques compatibles.
🌍 4. Le changement climatique : un stress supplémentaire
Sécheresses prolongées, floraisons décalées, pluies intenses…
Le climat tropical change, perturbant les cycles de ponte et de miellée. Les abeilles doivent s’adapter à un environnement de plus en plus instable.
🌸 Exemple concret :
En 2024, plusieurs apiculteurs réunionnais ont constaté des miellées plus courtes et une chute de production liée au manque de fleurs de letchi.
💪 5. La résistance s’organise : initiatives et apiculture durable
Heureusement, la filière apicole réunionnaise se mobilise.
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Le GDS et la DAAF accompagnent la mise en place de pratiques durables.
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Les apiculteurs innovent : ruchers pédagogiques, ruches écologiques, élevage de reines locales résistantes.
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Des programmes comme “Abeilles Sentinelles de l’Environnement” renforcent la sensibilisation du public.
🦠6. ⚠️ La loque américaine à La Réunion : une menace sérieuse pour nos ruches
🐝 Une alerte pour les apiculteurs réunionnais
Depuis plusieurs années, l’apiculture réunionnaise faisait figure de modèle de santé sanitaire dans l’océan Indien.
Mais en 2024, la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) a confirmé la présence de la loque américaine dans certaines zones de l’île, notamment dans le Nord.
Cette maladie bactérienne très contagieuse touche le couvain des abeilles et représente une menace grave pour la filière apicole locale.
🦠 Qu’est-ce que la loque américaine ?
La loque américaine est provoquée par la bactérie Paenibacillus larvae, qui forme des spores extrêmement résistantes.
Ces spores peuvent survivre plus de 30 ans dans le matériel apicole, le miel ou la cire.
Lorsqu’une larve d’abeille ingère une spore, elle est infectée et meurt avant de devenir adulte. Les opercules des cellules se creusent, puis dégagent une odeur désagréable, signe typique de la maladie.
🔬 Symptômes visibles dans la ruche :
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Couvain irrégulier, aspect « mosaïque »
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Opercules affaissés, percés ou brunâtres
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Odeur forte et nauséabonde
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Larves filantes ou gluantes lorsqu’on les touche avec un bâtonnet
📍 À La Réunion : un premier foyer détecté
La DAAF de La Réunion a confirmé en 2024 la détection de la loque américaine à la Réunion, lors d’une inspection sanitaire.
Une mesure d’urgence sanitaire a immédiatement été mise en place :
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Mise sous surveillance des ruchers alentours
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Interdiction temporaire de déplacement de colonies ou de matériel contaminé
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Destruction des ruches infectées pour éviter la propagation
💬 Selon la DAAF :
“Cette maladie n’est pas dangereuse pour l’homme, mais elle est redoutable pour les abeilles et peut entraîner des pertes totales de colonies si elle n’est pas rapidement détectée.”
🍯 Conclusion : protéger nos abeilles, c’est préserver La Réunion
Les abeilles ne sont pas qu’un symbole : elles sont au cœur de la vie, de la nature et du goût unique de nos miels péi.
Face aux menaces du varroa, d’Aethina tumida, de la Loque Américaine ou des pesticides, chaque geste compte : planter des fleurs mellifères, éviter les traitements chimiques, soutenir les apiculteurs locaux.
💛 Chez Marucheeco, nous croyons qu’en éduquant, en partageant et en respectant la nature, nous pouvons assurer un avenir durable aux abeilles de La Réunion.